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Le Télégramme – Quimper – 12 février 2025 – Par Victor Bolzer

Le Collectif des associations de personnes handicapées (CAPH) du Finistère était réuni à Quimper ce mardi 11 février, vingt ans après la loi de 2005. Et comme beaucoup d’acteurs du secteur, il déplore le manque de moyens alloués à l’inclusion des personnes handicapées.

Pour l’anniversaire de la loi de 2005, le Collectif des associations de personnes handicapées (CAPH) était à Quimper pour faire un point sur les avancées depuis vingt ans. (Le Télégramme/Victor Bolzer)

« En 2024, on a eu le film « Un p’tit truc en plus », les Jeux paralympiques… Il ne faut pas que le soufflé retombe. » Si Olivier Seité, le président du Collectif des associations de personnes handicapées (CAPH) 29, insiste sur le maintien de la dynamique autour du handicap, c’est parce qu’il sait son combat fragile.

Réuni à Quimper à l’occasion de l’anniversaire de la loi de 2005, le collectif réunissant 41 associations du Finistère a fait le point sur les avancées et, surtout, les désillusions depuis vingt ans.

Des besoins « sous-évalués »

En premier lieu, le CAPH 29 se satisfait de l’évolution des délais de réponse de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). En cas de dépôt de dossier, il fallait attendre généralement six ou sept mois pour obtenir un avis, « contre trois mois en moyenne » aujourd’hui selon le collectif. Celui-ci déplore toutefois les solutions apportées par la MDPH, jugées insuffisantes. « Comme les besoins sont généralement estimés par téléphone, ils sont très souvent sous-évalués. Les usagers ne sont pas au centre de la manœuvre », regrette Olivier Seité.

Le deuxième point de crispation du CAPH 29 s’articule autour de l’accessibilité promise par la loi de 2005. « À Quimper, la place Locronan est totalement inaccessible pour les personnes en fauteuil », illustre Thierry Duval, membre du collectif. « Même les établissements neufs ne sont pas toujours aux normes », ajoute sa collègue Myriam Cussonneau.

Malvoyante, cette dernière déplore également le manque de considération pour certaines formes de handicap. Prenant l’exemple du théâtre Max Jacob, elle signale par exemple l’absence de boucle magnétique, permettant aux personnes malentendantes de suivre un spectacle, dans le projet initialement présenté par la mairie. « Le problème, c’est que dans la tête des gens, le handicap c’est le fauteuil », souffle-t-elle.

Un département « assez dynamique »

Le collectif d’associations regrette par ailleurs la faible somme allouée par le droit à compensation. Mis en place pour réaliser des travaux d’aménagement dans une maison ou un véhicule, il est aujourd’hui limité à 10 000 € par période de dix ans. « Il faut que les tarifs soient revus pour coller à la réalité », appuie Thierry Duval, poussant aussi pour une amélioration de l’aide à la personne. « Qui accepterait de passer la nuit dans son fauteuil parce que son aidant est malade ? », questionne-t-il pour dénoncer le manque de personnel.

Enfin, le CAPH 29 rappelle toutes les barrières à l’emploi que le législateur peine à lever. Aujourd’hui, le taux d’emploi direct des personnes handicapées atteint 3,6 % dans les entreprises privées. « Des solutions existent, mais les employeurs ne veulent pas forcément les mettre en place », soupire Olivier Seité. Preuve supplémentaire, s’il en fallait une, que le chemin de l’inclusion est encore long. Pour autant, le collectif ne perd pas son optimisme. « Il faut reconnaître que dans notre département, les collectivités sont assez dynamiques au sujet du handicap, concède Thierry Duval. Mais le travail reste énorme. »


Nous vous informons que le CAPH 29 teindra un stand, dans le Hall de la MDPH 29, le vendredi 22 novembre 2024, dans le cadre de la semaine européenne pour l’emploi consacrée à la RQTH et plus.

N’hésitez pas à venir rencontrer les membres du bureau qui seront présents de 9h00 à 17h00, au 1C rue Félix le Dantec, à Quimper.


La MDPH 29 organise sa journée annuelle « portes ouvertes » le vendredi 22 novembre, de 9h00 à 17h00. Le public, qu’il soit en situation de handicap ou aidant, particulier ou professionnel, est invité à rencontrer les équipes de la MDPH : pour découvrir leurs missions, leur fonctionnement, les droits qu’elles proposent, les démarches…

À cette occasion, les visiteurs pourront également rencontrer le Collectif des Associations de Personnes Handicapées du Finistère (CAPH 29). Des agents de l’agglomération Quimper Bretagne Occidentale présenteront leurs ressources autour de l’insertion professionnelle dans le cadre des actions en faveur des publics dits empêchés ou éloignés.

Focus RQTH

Cet événement étant organisé dans le cadre de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées, un focus sera consacré à la RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé).

À quoi sert la RQTH ? Comment l’utiliser ? Comment la demander ? Autant de questions auxquelles répondront le pôle Insertion professionnelle de la MDPH 29 et les partenaires du réseau pour l’emploi : France TravailCap Emploi et la Mission locale du Pays de Cornouaille.

En pratique

Date et horaire : Vendredi 22 novembre 2024, de 9h00 à 17h00 en continu

Adresse : Zone d’activité de Creac’h Gwen, 1C Rue Félix le Dantec, Quimper

L’événement est gratuit et ouvert à tous.




L’Adapei 29 et le conseil départemental du Finistère expérimentent le réseau « Après parents »

Le Télégramme – Finistère – 18 octobre 2023

Qui veillera sur mon enfant quand je ne serai plus là ? Le réseau « Après parents » permet aux parents d’enfants inadaptés dans le Finistère d’avoir l’esprit tranquille s’ils venaient à disparaître.

Au premier rang : Nathalie Tanneau (Conseil départemental) Jacques Michel (Adapei) Luc Gateau (Unapei), Maël de Calan (Conseil départemental). Au deuxième rang : Jean François Quillien et Jean François Marandola (Adapei), Jean Paul Mongeat (ARS) et Delphine Bourdais (MDPH).

« Le dispositif « Après parents » est un projet innovant, créé par des bénévoles et qui répond à une demande très forte. Avec la réduction des délais à la MDPH et la création de places d’hébergement et d’accueil, il est l’un des trois piliers de notre grand plan handicap », précise Maël de Calan. Mardi 17 octobre, l’Adapei du Finistère (Association départementale des parents et amis d’enfants handicapés mentaux) a lancé officiellement le réseau « Après parents », en présence de Maël de Calan, président du Département et de Luc Gateau, président de l’Unapei. Jean-François Quillien, de l’Adapei 29, les familles, les professionnels du Finistère et les enseignants chercheurs de l’UBO ont travaillé main dans la main pour concevoir ce nouveau service qui rassurera quand se posera la question : qui veillera sur mon enfant quand je ne serai plus là ?

Quinze professionnels dans tout le département

Ce projet expérimenté dans le Finistère s’inspire du service belge Madras qui offre aux parents la garantie de savoir que leur enfant conservera une qualité de vie satisfaisante lorsqu’ils décéderont. Il vise à leur apporter un soutien grâce à un réseau de quinze professionnels répartis dans tout le département.

Ces référents « Après parents » auront la mission d’être à l’écoute, d’accompagner dans la réflexion, d’aider dans les démarches d’anticipation, d’orienter vers un notaire ou un médiateur des personnes âgées, démunies et souvent isolées. Pour tester ce projet, un courrier a été expédié aux quelque 850 adhérents de l’Adapei 29 et 67 familles ont demandé à rencontrer les professionnels. « C’est un sujet d’intérêt national, ajoute Luc Gateau. Ce projet a le grand mérite d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur un enjeu dont l’importance va aller grandissante ».